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Dossier de Presse

 

                   

PRÉSENTATION DU SPECTACLE 

 

Les Essoufflés

 

  • texte : Aziyadé Baudouin-Talec 
  • interprètes : Andres Angulo, Cécile De Courseulles, Laurent Cogez, Tamyres Dias
  • musique : Antoine Scaviner

 

Les Essoufflés est un texte-matériau qui nous sert de point de départ à la mise en place d’une pièce de théâtre performative. C’est un texte à géométrie variable, sans narration, sans personnage et sans lieu prédéfini. Les Essoufflés est un dispositif sonore pour quatre voix.

18 prises de souffle comme autant de monologues d’essoufflés.

Chaque cellule de texte ou prise de souffle se présente comme une possible variation autour de trois modes du dire, le volume, (chuchoter, parler, chanter, crier, épeler), la vitesse, (lent, normal, rapide), la situation spatiale, (proche, éloigné, en hauteur, au sol). D’autre part, chaque prise de souffle peut être dite en choeur, en canon, partagé en deux, en trois ou seul.

Les Essoufflés est une pièce courte (1 heure environ) qui peut se jouer dans divers lieux, autant extérieurs ou publics, (rue, jardin, lavomatique, gare...) et sans décors, autant qu’intérieurs dans une salle, une galerie, un théâtre, avec cette fois-ci un dispositif scénique, (projection de photographies, objets, lumières...).

Les Essoufflés est né du croisement dʼinfluences de différents champs de la création, le théâtre, la littérature, la photographie et lʼart contemporain et d’un très fort désir de créer un dispositif performatif.

Il s’agit de rendre la pensée sonore.

Quatre représentations ont été donné, deux à Paris 3-Sorbonne Nouvelle les 7 et 8 décembre 2011 et deux au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris les 10 et 11 décembre 2011.

 

NOTE D’INTENTION – Les Essoufflés, Aziyadé Baudouin-Talec 

 

Les Essoufflés est constitué de dix-huit monologues polyphoniques pour quatre acteurs. Les repères classiques de narration, de personnage, de lieu, de temps en sont absents. Cette pièce peut donc être divisée en dix-huit modules à jouer séparément ou par bloc de plusieurs. Ces modules s’envisagent comme des partitions sonores et chorégraphiques. Le texte n’est pas central, c’est un élément du dispositif.

 

Au niveau scénique, le dispositif des Essoufflés combine projection de photographies, ainsi que de la musique interprétée en direct (guitare électrique et pédales), et des volumes (3 cubes blancs). Les acteurs viennent activer/habiter ce dispositif.

 

Après avoir écrit plusieurs pièces et réalisé un court-métrage, j’ai souhaité m’investir totalement dans la création de mes textes. Mes années de Conservatoire de Théâtre et d’études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle (Master 2), m’ont nourri et donné les instruments nécessaires pour porter ce texte à la scène. En cela, mon mémoire sur le dispositif chez Beckett au travers de Comédie et de La dernière bande m’a permis de mieux définir mes préférences esthétiques et m’a poussé à la création.

 

 Les auteurs/metteurs en scène comme Pascal Rambert, Roméo Castellucci, Diego Aramburo, Joël Pommerat, Philipe Quesne qui dans leur création conçoivent l’écriture et la plasticité de la scène comme une seule et même chose, sont des modèles de travail pour moi.

 

  Concernant la dimension gestuelle et chorégraphique développée au cours des répétitions je me suis nourris du travail de Anne Teresa den Keersmaeker, Odile Duboc, Cindy Van Acker. J’ai travaillé le mouvement minimaliste voir mécanique, comme on peut le voir dans  Quad  de Beckett, par exemple. Les 18 modules sont 18 tableaux où les corps bougent différemment, dans une logique de l’espace et du son. A l’intérieur de la pièce se forment des duos, des trios et des quatuors où les acteurs dansent tout en parlant.

 

Les Essoufflés se vit comme une succession d’images et de sensations (visuelle, sonore, tactile). Les comédiens se font support d’images ; les costumes blancs opérant comme des écrans. Les photographies projetées agissent comme un décor à la fois statique et dynamique, (une ou deux par modules). Elles ouvrent l’horizon et l’imaginaire. J’ai demandé à des amis photographes de différents pays (Mexique, Canada, Angleterre) de proposer leurs images à partir de la lecture du projet. Ainsi ces photographies renvoient à des univers très différents.

 

  La participation d’ Antoine Scaviner,  qui a créé et interprète la musique en direct, est un élément essentiel du dispositif. Nous avons étroitement collaboré avec Antoine Scaviner pendant la phase de création, inventant un dialogue tantôt concordant, tantôt dissonant entre musique et voix. Sa partition laisse une place importante à l’improvisation, influencée par la musique contemporaine. La musique est un fil continu qui relie les dix-huit modules, parfois en contrepoint et parfois en dialogue avec la parole.

 

Mon envie de créer une pièce courte vient de mon attirance pour la performance. En effet, je m’intéresse fortement à l’histoire de la performance, depuis le mouvement futuriste, jusqu’au mouvement Fluxus, puis la pratique contemporaine. L’idée de la simultanéité, de la combinaison d’évènements, les actions, les sons, la parole, l’image... j’ai essayé de capter cette énergie et de la canaliser dans un projet construit. Ici il ne s’agit pas d’une performance mais d’une pièce en temps réel qui tente de créer des atmosphères, des sensations, un imaginaire dans le présent. 

 

Dans ce projet il s’agit de parler de la fragmentation du réel et du mouvement de la pensée. Je porte une attention toute particulière sur la voix de l’acteur, la précision du geste, la présence. Les Essoufflés est ainsi né au croisement de différents champs de la création, mais bien plus encore d’un fort désir de faire irradier ces bruits de la langue et  cette palpitation d'images qui scandent notre existence.